Everything,everywhere, all at once

 Je n'ai pas pour habitude de me rendre à une séance en Avant Première à 5 jours de la sortie...mais faisant parti des sorties que j'attends et malgré mon statut de connard; je ne spoil pas. Ironie du sort, la projection se fera à Beaugrenelle, tout près d'un endroit un peu spécial à mes yeux...un peu le carrefour de mon multivers.

Mais trêve d'introduction. Il est temps ; je m'installe dans le fauteuil transat de la salle Dolby Atmos (pour l'instant la meilleure que j'ai expérimenté à Paris)...carnet de notes, coca zéro, MMs Bleus et stylo; voyons ce que Dan Kwan et Daniel Scheinert ont à offrir à nos rétines avec :"Everything,everywhere, all at once".
C'est tout d abord une photographie élégante et soignée avec un subtil travail des ombres, des couleurs et des températures. Les nuances d'étalonnage sont de très bon goût. Et ça sait se soustraire au tappe à l'œil inutile. Un excellent travail.
La réalisation est très propre et tout est très maîtrisé. La caméra est utilisée avec intelligence et originalité. Des mouvements de caméra bien exécutés, esthétiques et cohérents. Toutes les scènes de combats sont également superbement chorégraphiées et capturées.
Les plans, les transitions, tout est vraiment bien pensé et avec un sens de l'esthétisme plus qu'evident sans jamais mettre de côté le divertissement.
La mise en scène est à la hauteur de l'écriture; inventive et ingénieuse. Elle est aussi d'une terrible efficacité. L'humour autant que l'emotion; tout est distillé ici avec beaucoup de savoir faire et de créativité.
Les effets spéciaux sont plus qu'à la hauteur; ils sont bluffants. Tout fonctionne à la perfection.
Pour ce qui est du scénario...alors mes chers amis, celui ci est une masterclass, de l'orfèvrerie, un diamant d'écriture. Mon sentiment : ceux qui ont écrit ont du talent, une imagination de fou, ils connaissent le boulot et ils étaient tous sous une forme de LSD d'un univers parallèle...mais qu'est ce que c'est bon. J'étais tout seul à ma place sur mon transat à exploser de rire ou à m'emouvoir; à m'inquiéter pour le sort de l'héroïne ou à me fendre la poire sur d'improbables blagues. Une minute j'admire l'audace de cette créativité et la minute d'après je suis dans une réflexion philosophique sur le sens de notre existence. Le tout avec une maestria très rarement égalée. Les mécanismes, le fond, la forme il y a tout ce qu'il faut, où il faut et c'est amené quand et comme il faut.
Lorsqu'on regarde côté casting. On a un travail excellent de la part de tout le monde, vraiment.
Une première mention spéciale à Mr Ke Huy Quan pour un travail excellent au service d'un script qui lui permet d'exprimer plusieurs couleurs de son jeu.
Une mention également à Stéphanie Hsu qui est on ne peut plus juste et qui sais tour à tour être drôle et touchante. Bravo !
Mrs Jamie Lee Curtis prouve encore une fois l'étendue de son talent pour ce métier.
James Hong égal à lui même et toujours impeccable.
Et que dire de Madame Michelle "Badass, baddest ass" Yeoh ? Une performance sans même donné l'impression que c'est fatiguant. Juste, crédible, charismatique, émouvante, drôle et putain de Baddass...Madame...chapeau bas.
La musique est parfaite et parfaitement choisie, en plus le son dolby mettait vraiment en valeur les choix et le brio des compositions.
Je pourrais jetter des fleurs et écrire du bien de ce film indéfiniment tant il a su me séduire. La photographie, la réalisation, le casting tout est un plaisir de cinéma dans cette expérience. Et cette écriture complètement folle et débridée. J'ai pris un pied cinephilique extrême. J'écris ces lignes sans être remis de ces 2h24 qui sont passée tellement vite. A la fin du film quand j'ai vu l'heure je n'y ai pas cru. Nous sommes à la fin du mois d'août et pour l'instant, c'est mon film de l'année, une merveille.
La note sera de 9/10, mais bon je ne suis qu'un connard qui donne son avis.

Joseph Ali.

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